Créer sa marque #3 : Lancement des ventes
Attention spoiler : ceci est le dernier article d’une trilogie sur la création d’entreprise et la création d’une marque dans le secteur textile. Notre série d’articles a d’ailleurs été publiée sur Maddyness : Naissance d’une startup, du rêve à la réalité.
Dans les articles précédents, on vous racontait les difficultés administratives des débuts, la galère du sourcing fournisseur, les erreurs de production et l’excitation ressentie dans un projet un peu fou comme le nôtre.
Pour reprendre l’histoire de notre création d’entreprise depuis le début, on vous conseille de relire nos deux précédents articles car oui, celui-ci, c’est le dernier !
- Créer sa marque #1 : créer sa marque
- Créer sa marque #2 : la production
Bien entendu, l’aventure Marcel et Jean continue mais celle de la création d’entreprise se termine pour laisser place à la phase développement. Notre série prendra donc fin après ces quelques mots…
On vous avait donc laissé à la phase critique : “Lancement de la boutique en ligne”. Depuis, il faut dire qu’il s’en est passé des choses niveau tablier.
Les premières ventes
Gérer les commandes
Après 9 mois de travail, les premières ventes de tabliers sont arrivées. Et pas seulement celles de nos familles et amis proches 😀 Vous pouvez nous croire, c’est quand même grisant de voir que les gens sont au rendez-vous et que des inconnus achètent les tabliers que l’on a imaginés.
Le premier mois a donc été très chargé. Nous avions mis en place une procédure pour être efficace dans la préparation des commandes. Mais, bien entendu, les débuts ne sont pas faciles et les ajustements ont dû être nombreux.
Un des points pour lequel on se faisait du souci c’était quand même les retours de nos premiers clients. S’ils disaient que nos tabliers n’étaient pas de bonne qualité ou que les finitions étaient bâclées, la suite du projet était mise en péril.
Heureusement, les clients n’ont pas été déçus des tabliers et absolument tous les avis clients étaient positifs. C’est, à ce jour, une de nos plus grandes fiertés !
Les clients étaient contents et nous aussi. Le lancement de la boutique était un succès mais ce n’était que le commencement. Une fois l’euphorie du lancement passée, on a entamé une nouvelle phase : comment se faire connaître ?
Se faire connaître
Une fois notre petite communauté sur les réseaux sociaux équipée en tabliers, il a rapidement fallu se pencher sur de nouvelles méthodes pour se faire connaître.
Pour cela, nous n’avons trouvé qu’une seule solution : y aller à fond !
En bref, pour améliorer sa notoriété, il faut que les gens vous connaissent et pour cela, il faut se montrer et aussi avoir un peu de chance !
La presse
C’est comme ça que l’on a rencontré plusieurs journalistes, locaux dans un premier temps, qui se sont intéressés à notre projet. Les interviews c’est cool, ça nous plait bien et c’est un bon moyen d’expliquer notre aventure et de faire connaître nos tabliers.
Pour nous, les retombées ont été rapides. Un bel article dans le plus gros journal local a occasionné des centaines de connexions sur notre site internet et plusieurs ventes.
Comme quoi, on a beau être un acteur du e-commerce, il ne faut pas négliger la presse papier !
Des rencontres
C’est vrai, on a eu la chance de rencontrer des gens bien. Mais encore faut-il provoquer la chance et les contacter.
C’est avec un peu de culot et beaucoup d’admiration que nous avons contacté Michel Sarran qui a accepté de nous rencontrer. Ce chef doublement étoilé est comme nous, Toulousain d’adoption.
C’était un super moment, nous lui avons offert un tablier Marcel et Jean et sommes repartis avec notre photo souvenir.
Nous avons aussi rencontré un autre chef, Nicolas Gobron, qui a accepté de travailler avec nous et de proposer ses recettes à nos clients. Une belle collaboration pour l’avenir.
Les revendeurs
Il faut le dire, ce n’était pas vraiment notre objectif n°1. Notre credo c’est la vente en ligne. Cependant, il faut savoir jouer sur les deux tableaux.
C’est suite à un article paru dans le journal que nous avons été contactés par une boutique qui souhaitait revendre nos tabliers à sa clientèle.
C’est comme ça que les tabliers Marcel et Jean sont aujourd’hui revendus dans plusieurs boutiques. Nous comptons développer ce réseau, car il nous permet de toucher tous types de consommateurs. Ceux qui ne vont pas en boutique nous trouvent sur internet et ceux qui ne sont pas vraiment e-commerce peuvent toucher et tester nos tabliers en boutique.
Et puis, nous sommes assez fiers de voir nos tabliers en vitrine.
Niveau moral, on en est où ?
On vous l’a déjà dit plusieurs fois, mais dans la création d’entreprise, le moral fait les montagnes russes. C’est peut-être même la première des difficultés.
Pendant plusieurs mois, nous avions la pression de sortir un produit de qualité, au bon prix et dans un temps imparti. Une fois lancés, nous avons découvert la pression du chiffre d’affaire.
Pour ceux qui ont besoin d’un rappel, le chiffre d’affaire c’est tout simplement le fric généré grâce aux ventes.
Cette pression il va maintenant falloir vivre avec, car chaque mois est un nouveau combat, chaque tablier vendu est une victoire et la bonne nouvelle c’est que, pour le moment, cette pression nous motive chaque jour un peu plus !
Se développer
Les clients étaient au rendez-vous, mais nous avions bien conscience que le piège dans ce genre de situation c’est de se reposer sur ses lauriers. Très rapidement, nous avons travaillé sur nos nouveaux modèles.
Élargir la gamme de tabliers
Notre projet est basé sur une production en petites séries pour proposer régulièrement des nouveautés. On s’est donc penché sur notre première édition limitée pour l’été 2019.
L’idée était déjà là et grâce à nos fournisseurs réactifs, nous avons sorti fin Mai 2019 notre tablier Plage Sud. Un motif original, un nom qui nous parle et évocateur de vacances, une petite vidéo estivale tournée en Avril avec 10° et nous étions dans les temps.
Nous recherchons constamment de nouveaux fournisseurs mais avec le temps nous connaissons beaucoup mieux le secteur et son fonctionnement. C’est pourquoi, nous n’avons pas eu de soucis de production et avons sorti notre nouveau modèle très rapidement.
Nous avons aussi écouté les commentaires des clients et de nos revendeurs. Ainsi, nous avons sorti une édition limitée (très peu de quantité) pour la fête des mères et des pères : un tablier enfant, le P’tit Marcel.
L’idée c’était vraiment de répondre à une demande. Nous voulions rester dans notre univers haut de gamme et avons décidé de “miniaturiser” le tablier Marcel.
Deux mois après l’ouverture de la boutique nous sortions deux nouveaux modèles pour élargir notre gamme, tester les coloris et rester à l’écoute des clients et de leurs envies.
Préparation de Noël 2019
Si vous nous suivez depuis le début, vous avez pu constater, dans l’épisode 2, que nous avions raté Noël 2018. Nous n’étions, tout simplement, pas prêts !
Autant vous le dire de suite, Noël 2019 est notre priorité.
Nous savions bien avant le lancement que la période de Noël est un événement à ne pas rater quand on vend des tabliers de cuisine. En effet, les recherches de ce mot clé sur Google augmentent considérablement en Décembre.
C’est pourquoi, dès le mois de Juin, nous nous sommes penchés sur le sujet. Que fait-on ? Quel nouveau tablier proposer ? Sortons-nous un nouveau produit autre que les tabliers ? Devons-nous faire un marché de Noël ?
Autant de questions auxquelles on ne répondra pas ici au risque de vous spoiler. Pour connaître notre stratégie mise en place pour la fin d’année, il va falloir nous suivre sur Facebook ou Instagram ! 😉
Mais vous pouvez nous croire, il va y en avoir du nouveau !
Nouvelle gamme : les tabliers professionnels
Voilà un sujet dont nous ne vous avons jamais parlé jusqu’à présent. Il faut dire que nous avons, nous mêmes, été surpris par l’engouement des professionnels autour de nos tabliers.
Nous avions envisagé de cibler les professionnels de la restauration, les métiers de bouche (bouchers, fromagers…) mais nous pensions le faire dans un second temps.
Cependant, dès l’ouverture de la boutique, nous avons reçu de nombreuses demandes de professionnels souhaitant équiper leurs équipes en tabliers.
Les profils étaient assez différents. Nous avons eu des fleuristes, une fromagerie, une épicerie fine, un torréfacteur et bien sur des restaurants, principalement pour le service en salle.
Cet engouement nous a beaucoup plu, car à contrario des particuliers, il y a très peu de saisonnalité d’achat pour des tabliers professionnels. Cependant, il y a aussi des contraintes. Les tabliers professionnels doivent être adaptés à tous les gabarits même si le personnel change, ils doivent être pratiques (lavables en machine) et adaptés à leur usage (nombres de poches…).
Nous avons donc décidé de créer une gamme de tabliers professionnels. Pour cela, nous avons élaboré une offre plus adaptée : plusieurs coloris, double poches, possibilité de personnaliser le tablier avec le logo de l’entreprise…
Pour nous aider, nous avons demandé l’avis de Nicolas Gobron avec qui nous avions déjà collaboré pour des recettes. En effet, qui est mieux placé qu’un chef de cuisine pour nous indiquer les contraintes liées à son métier ?
Les tabliers professionnels Marcel et Jean devraient très bientôt voir le jour. Ils sont actuellement en phase de prototypage à l’atelier. Nous peaufinons les détails pour équiper au mieux les professionnels.
Voir plus loin
Nous avons bien conscience d’être d’en une phase critique. La phase “création d’entreprise” se termine et la phase “développement” commence. Å nous de faire les bons choix…
Quelles sont les options pour se développer ?
Nous continuons à proposer toujours plus de nouveautés que nous finançons grâce aux ventes effectuées. C’est un bon point mais nous savons qu’il faut faire plus pour passer le cap du vrai développement.
En effet, nous voulons faire de Marcel et Jean un acteur important dans le secteur de la cuisine et du Made in France. Le n°1 du tablier !
Alors, on vous le dit, on fait partie de la Team “Investissement”. On pense qu’il faut investir pour se développer et pérenniser l’entreprise.
Nous allons donc devoir trouver des financements. Tout entrepreneur est confronté à cette étape à un moment ou un autre.
Nous avons plusieurs options :
- Le recours à un emprunt bancaire
- Trouver un ou des investisseurs privés qui croient en notre projet
- Obtenir des “subventions” auprès d’organismes publics (BPI…)
- Ou toutes ces options combinées 😁
A ce jour, plusieurs chemins s’offrent à nous et pour connaître la suite de l’aventure, il faudra nous suivre sur les réseaux sociaux. Sauf si, bien sûr, vous souhaitez investir dans notre projet, auquel cas, contactez-nous directement ! (on ne sait jamais…)
Quels sont nos objectifs ?
On arrive à la fin de cet article sur la création d’entreprise et pour clôturer tout ça, voici les perspectives d’évolution et nos objectifs pour les années à venir. Il faudra relire ce paragraphe d’ici quelques années pour voir si tout s’est passé comme on l’espérait.
- Nous voulons très prochainement changer de locaux et agrandir notre équipe
- Embaucher 5 personnes dans les 3 ans
- Élargir et diversifier notre offre (tabliers et nouveaux produits)
- Proposer une solution de personnalisation des tabliers aux particuliers
- Faire du tablier un indispensable de la cuisine (même chez les jeunes)
- Devenir un incontournable de l’habillement professionnel en France
- Travailler dans une bonne ambiance
- Faire que nos salariés soient heureux de travailler chez Marcel et Jean
- Promouvoir, plus que jamais, les savoir-faire et la fabrication française !
Bon, si on fait tout ça, sachez qu’on sera vraiment très contents. Mais bon, il faut être ambitieux non ? 😉
Bilan de la phase “Lancement”
1. Écouter les retours clients : il faut savoir encaisser et analyser les remarques des clients (positives ou négatives) puis prendre les décisions qui conviennent. Il faut en permanence s’améliorer.
2. Continuer d’avancer : faire des ventes, c’est sympa, mais il faut toujours regarder plusieurs mois à l’avance. Ne pas s’endormir et toujours avoir une longueur d’avance.
3.S’adapter : nous n’avions pas prévu de travailler, sitôt, avec des revendeurs mais la demande étant là, on a choisi de s’adapter et de tester cette nouvelle opportunité.
4. Fêter les petites victoires : on n’a clairement pas assez travaillé ce point. On avait tellement la tête dans le guidon qu’on ne voyait même plus toutes les choses incroyables que l’on faisait. Fêter les petites victoires c’est préserver son moral et c’est essentiel dans un projet pareil.
5. Oser, ne pas avoir peur : c’est peut-être de l’auto-persuasion, car aller chercher des financements ça nous fait flipper. Mais si l’on a bien appris une chose pendant cette année de création d’entreprise c’est qu’il faut tout tenter, avoir un peu de culot, oser et ne pas regretter.
Bilan de la trilogie Création d’entreprise
On vous aurait bien fait une check liste en 5 points mais il a fallu 6337 mots pour répondre à cette question en 3 articles alors 5 points ne seront pas suffisants.
Au-delà de l’aspect technique de la création d’une entreprise voilà les 5 points qui nous semblent indispensables pour commencer une aventure pareille :
- Prendre le temps de construire un projet solide, ultra précis, cohérent avec le marché et réfléchi. Il ne doit pas y avoir de zone d’ombre dans l’offre que vous proposez. Vous devez tout connaître sur le bout des doigts.
- Le projet doit être cohérent avec votre vie personnelle : Si on n’aimait pas la cuisine et la mode, on n’aurait pas pu faire des tabliers. C’est important, car vous allez être l’ambassadeur de ce projet. Nous, on mange tablier, on dort tablier et on prononce le mot tablier plus de fois en une journée que vous dans toute votre vie.
- Être très entouré : le mieux est d’être plusieurs (2 comme nous) dans un projet de création d’entreprise mais à défaut vous aurez besoin de votre entourage. Les difficultés sont nombreuses et les soutiens sont essentiels dans ces moments.
- Ne pas trop réfléchir : il faut savoir garder le cap, travailler même si ça ne fonctionne pas encore. A un moment, ça paye !
- Oser : c’est le point commun à toutes les entreprises, grosses ou petites. A un moment, quelqu’un a osé sauter le pas. Ne croyez pas qu’il faut surtout oser au début de l’aventure, quitter son job et se lancer. Certes, c’est un grand pas mais depuis 1 an, toutes les semaines nous osons.
Nous osons démarcher, proposer, demander, faire différemment, imposer nos convictions du Made in France, être transparents, être optimistes, être ambitieux et créer le métier qui nous convient.
On espère que cette série d’articles vous aura donné envie de vous lancer (ou non d’ailleurs), vous aura éclairé sur la création d’entreprise et vous fera sentir moins seul(e) dans les moments difficiles.
On vous le rappelle, Marcel (grand-père d’Olivier) a écrit un jour sur un bout de papier :
“Audace n’est pas déraison”
A bientôt.
— Camille et Olivier (Fondateurs de Marcel et Jean)