Créer sa marque #1 : la naissance de Marcel et Jean

Déc 3, 2018Marcel et Jean

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Comment créer sa marque ? Nous aussi nous avons hésité, douté mais après des mois, voir des années de réflexion, nous nous sommes lancés. J’ai quitté mon job dans l’immobilier, on a pris 4 jours de vacances histoire de bien tourner la page et puis le 1er lundi en tant qu’entrepreneurs est arrivé.

Voici le 1er article journal de bord de la création de Marcel et Jean. D’autres articles suivront (lancer la production et les premières ventes), peu importe l’issue de ce projet. Ils parleront de comment créer sa marque et de l’avancée rapide ou non de notre création d’entreprise.

Avec cette série d’articles on souhaite partager avec vous les erreurs et les difficultés rencontrées lors de cette aventure mais aussi les bonnes pratiques et les succès.

“Nous, c’est Camille et Olivier et voilà, on a enfin sauté le pas.”

 

Le grand plongeon

Après un an et demi de réflexion, de doute et de motivation grandissante, j’ai quitté ma vie de salarié. Ça a été la décision la plus importante que j’ai prise. Nous avions une idée assez précise du projet, nous avions déjà contacté des fournisseurs mais le projet n’était encore qu’un projet. Cette étape a tout changé.

Je laissais des revenus stables, une sécurité, des journées bien rythmées et aussi une certaine vie sociale. Demain, je n’aurai plus de collègues avec qui discuter pour faire une pause, plus de clients à accompagner dans leur projet immobilier. Je voyais beaucoup de monde dans une journée et du jour au lendemain tout change radicalement.

Je m’étais donc préparée à des débuts moralement difficiles.

J’ai obtenu une rupture conventionnelle et le 1er Juin 2018, je m’inscrivais officiellement au Pôle Emploi. La procédure d’inscription, puis le 1er RDV pour expliquer mon projet de création d’entreprise se sont très bien passés. Bien sur, il y a toujours quelques couacs, sinon ce serait trop simple mais dans l’ensemble, la création d’entreprise est accessible à tout le monde. Il suffit de tenir informé Pôle Emploi quand son entreprise est immatriculée pour pouvoir changer de situation. J’ai même été agréablement surprise par l’accueil de mon projet par ma conseillère !

 

Les formalités administratives étant réglées, par où commencer ?

Pour être efficaces et productifs, on a raisonné comme dans n’importe quelle entreprise, on a fait des réunions. Quelles sont les priorités ? Comment on s’organise ? Quelles sont toutes les tâches à faire ?

Niveau organisation, on s’est servi de nos précédentes expériences professionnelles et on a utilisé une appli qui s’appelle Trello. Elle permet de lister toutes les tâches à faire, de les classer par thème, par priorité, de faire des check listes etc. C’est très simple d’utilisation et c’est aujourd’hui notre outil principal de travail.

 

Le dépôt de marque

Cette étape nous semblait essentielle pour créer et protéger notre marque “Marcel et Jean”. Nous pensions qu’il suffisait de s’inscrire sur le site de l’INPI, cocher les bonnes cases et le tour est joué.

Malheureusement, c’est un peu plus flou que ça.

Soyez certains que toute expérience est utile dans un projet de création d’entreprise. En ce qui nous concerne, un de mes anciens collègues avait travaillé pour le compte de la propriété intellectuelle, les dépôts de brevets etc. Il nous a donc bien aidé pour cette étape importante, pas si claire que ça.

En effet, il y a le choix entre trois types de dépôts de marque :

  • Marque nominative (on protège le nom de la marque)
  • Marque figurative (on protège le visuel de la marque, un logo par exemple)
  • Marque semi-figurative (on protège une marque qui combine un nom et un logo)

Pour Marcel et Jean, nous avions un nom et un logo à protéger. La marque semi-figurative semblait être la plus adaptée. La petite subtilité, c’est que nous prévoyions de parfois utiliser le logo seul, sans le nom associé. Dans ce cas, la marque semi-figurative n’est pas suffisante car le logo seul n’est pas protégé. Du moins, c’est ce que l’on a compris, sans toutefois en être certains.

Il nous a donc fallu déposer la marque nominative et la marque figurative. La vraie difficulté c’est que tout ça n’est pas dit explicitement sur le site de l’INPI. Il faut donc demander conseils, chercher des avis, des expériences sur internet car chaque cas est différent.

 

Créer sa marque : 28 jours plus tard

Motivée comme jamais, le projet a bien avancé le 1er mois même si les demandes de devis, nos appels avec les fournisseurs n’étaient pas toujours accueillants. Comme ailleurs sans doute, dans le monde du textile, beaucoup de porteurs de projets font appel à des professionnels et ne vont pas jusqu’à la production. Mais comment leur dire que, nous, on va vraiment le faire, on va produire en série, créer notre marque Marcel et Jean et lancer notre boutique de tablier ?!

On a aussi compris rapidement que l’immatriculation de la société était une priorité. Nos fournisseurs de tissus refusaient nos demandes de devis tant que nous n’avions pas de numéro Siret.

Ah ce numéro Siret, il nous a bien pris la tête quand même.

Pour s’immatriculer et rédiger les statuts de la société on a préféré passer par un cabinet comptable, normalement moins cher qu’un cabinet d’avocat.

 

L’épreuve du comptable

Alors, on s’y est attelé on a vu plusieurs comptables et experts comptables, tous recommandés par des connaissances. On s’est dit que ce serait simple de créer sa marque et la société suite à leurs conseils…?

Le premier nous a vivement recommandé de monter une SAS, le second une SARL et le troisième ne s’est pas prononcé.

On a tranché, ça sera une SAS pour sa flexibilité. Mais maintenant, quel cabinet comptable choisir ?

 

Au début on a privilégié le feeling parce qu’il nous semblait important de bien s’entendre avec son comptable, puis on a reçu les devis de leurs prestations. On passait du simple au double pour la même prestation, sans parler des offres des comptables en ligne qui sont bien moins chères mais pour des prestations inférieures. On s’est retrouvé dans l’impasse, à perdre un temps précieux.

Ce qui nous a convaincu c’est qu’à ce stade on avait pas forcément besoin de mettre en place une machine de guerre niveau compta, donc on a décidé de travailler avec un (quatrième) cabinet situé dans l’Aveyron à 2h de chez nous. Il est clair qu’on ne peut pas se rencontrer aussi facilement qu’avec un cabinet Toulousain mais en a-t-on vraiment besoin pour un début ?

 

Cette phase a pris plusieurs mois pour nous car on a vraiment constaté que l’été la France entière tourne au ralenti. Juin, le premier mois avait été productif, Juillet et Août ont été des mois difficiles dans l’aventure Marcel et Jean.

 

Créer sa marque l’été : la déprime

Ça arrive petit à petit. On ne l’a pas vu venir mais un jour ça a moins bien marché, les fournisseurs ne répondaient plus à nos mails, on ne nous rappelait plus et on nous disait “ nous fermons jusqu’à fin Août”.

Plus rien n’avançait. La motivation s’atténuait sans savoir ce que nous allions bien pouvoir faire demain matin et ça pesait sur le moral. Pire, le boulot en lui même ne nous disait plus grand chose, faire des mails toute la journée pour demander des prix, laisser des messages vocaux à des gens qui ne veulent pas vraiment travailler avec nous, penser statuts, immatriculation ou Siret toute la journée…

Pour nous occuper, on regardait les vidéos de Guillaume Gibault (comment créer sa marque : Entreprendre et monter sa boite), fondateur du Slip Français ou les articles de Tristant Laffontas de MoiChef qui partageaient leurs conseils et retours d’expérience. On trouve vraiment beaucoup de choses motivantes sur le net comme une vidéo d’Oussama Amar qui disait :

“Si vous aimez vos premiers mois en tant qu’entrepreneur c’est que vous ne montez pas vraiment une boite.”

 

Ça nous a mis du baume au cœur et au lieu de lutter contre cette période, on s’est dit qu’il fallait peut-être la laisser passer pour revenir plus forts. On a donc pris des vacances anticipées. Nous avons repeint l’appartement, nous sommes parti en vacances et n’avons pas parlé de Marcel et Jean pendant deux semaines.

Enfin si, on en a parlé à de nouvelles connaissances et à nos proches car il faut bien répondre quelque chose à “tu fais quoi dans la vie ?“ et comme très souvent, les retours ont été enthousiastes, bienveillants et motivants.

La rentrée est arrivée, les fournisseurs avec et le moral aussi.

 

Les fournisseurs, le nerf de la guerre

On peut avoir le plus beau des sites internet, un packaging de folie et des idées en pagaille, tant qu’il n’y a pas le produit, il n’y a rien !

La production c’est donc le fil rouge de ces premiers mois d’activité.

On se rend vite compte que ça va être dur, que les fournisseurs sont souvent très spécialisés dans leur domaine et que pour deux étiquettes qui nous semblaient assez similaires, il faudra peut-être deux fournisseurs différents.

Notre projet est aussi basé sur le made in France, ce qui ajoute des difficultés. Il nous a été assez difficile de trouver un fabricant de boutons dont la production était française. Nous n’avions pas (non plus) anticipé les contraintes techniques des fournisseurs. Par exemple, il est très compliqué de tisser des étiquettes avec plus de trois couleurs, quelque soit le fabricant. Nous avons dû nous adapter, modifier nos visuels et la taille des étiquettes.

Concernant le cuir, les demandes d’échantillons ont été nombreuses mais quand la bonne épaisseur y était, la couleur espérée n’existait pas etc… Une fois la tannerie trouvée, elle m’a confirmé qu’ils ne faisaient pas de transformation des peaux en sangles comme nous en avions besoin. Les ateliers de confections n’étaient, quant à eux, pas équipés pour travailler le cuir.

Il nous fallait donc un intermédiaire supplémentaire. C’est grâce aux connaissances de mes parents que nous avons rencontré Maryse, une landaise qui travaille le cuir, le tout dans le village de mes grands-parents. Parfois, il ne faut pas chercher très loin.

La partie fournisseurs est, jusque là, la plus difficile, techniquement et moralement, mais petit à petit, les choses avancent. Un jour il ne se passait rien, c’est le point mort et le lendemain nous avions un bon devis, un atelier enthousiaste de travailler sur nos produits ou un fabricant de boutons qui confirmait pouvoir fournir toute la bouclerie dont nous avions besoin pour les tabliers Marcel et Jean.

Il suffisait d’un appel ou d’une rencontre pour que le projet avance d’un coup.

 

Bilan des 1er mois d’activité

1 – Oser : Prendre la décision de quitter son travail, de changer de vie pour une idée est difficile mais à aucun moment nous ne regrettons notre choix. On est fiers d’avoir osé ?

2 – Bien s’entourer : on a su parler de notre projet, demander de l’aide ou des idées quand on était dans l’impasse. Si je n’en avais pas parlé à mes parents, nous n’aurions jamais rencontré Maryse pour transformer notre cuir en sangles.

3 – On a trop tardé en ce qui concerne l’immatriculation de la société. Plus tôt c’est fait, mieux c’est. Nous aurions dû nous en occuper avant de quitter mon emploi, on aurait gagné du temps.

4 – Savoir trancher ! On a perdu du temps dans le choix entre SAS, SARL, les statuts…

Il n’y a pas de mauvais choix, on pourra toujours changer.

5 – Ne pas trop réfléchir : un jour ça avance, le lendemain ça recule. Il ne faut pas tout remettre en question pour autant. Ne pas trop réfléchir, travailler et avancer.

A suivre…

Les prochains mois, nous aurons des échéances importantes :

  • Valider des devis,
  • Réaliser des prototypes,
  • Lancer la production,
  • Mettre en place le système de vente et la boutique (site internet, pub, réseaux sociaux, envoi de colis…)
  • Les clients seront-ils au RDV ?

 

Une période décisive s’annonce pour Marcel et Jean et nous vous raconterons comment ça s’est passé, ce que l’on a réussi et comment nous aurions pu mieux faire.

 

A très vite.

Camille et Olivier, fondateurs de Marcel et Jean

 

Découvrez notre second article : La production

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